Hello mes Afroféminines, ou pas !

J’espère que vous allez tous/ toutes bien. J’ai décidé de placer le mois de septembre dernier sous le signe de la Littérature. La littérature est un sujet qui m’intéresse depuis longtemps mais que, pour plusieurs raisons parmi lesquelles figure certainement la « paresse », j’ai délaissé ces dernières années, à tort. J’ai donc pris les choses en main et décidé d’y remédier depuis le début des vacances d’été parce que c’est également une manière de soutenir les talents afro-caribéens et les faire connaitre.

Première étape : Rencontre avec Conceiçao Evaristo

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L’événement a eu lieu dans une petite librairie parisienne le quatre juillet dernier. J’ai été impressionnée tant par son discours que par la force qu’elle dégage. Pour ceux qui ne savent pas qui est cette femme, on dit d’elle qu’elle est « une voix emblématique » de la littérature afro-brésilienne, mais pas que. Née dans une favela, c’est une écrivaine de 71 ans également engagée dans la défense des femmes noires, de la mémoire afro-descendante et des minorités des favelas. Organisé comme un échange, le public venu nombreux (certainement trop nombreux pour le local) pouvait lui poser des questions auxquelles elle répondait avec beaucoup de franchise et de façon plus que complète. J’ai d’ailleurs été surprise par la générosité avec laquelle elle a répondu pendant plus d’une heure et demie.

Les sujets évoqués étaient vraiment divers: son usage des mots, l’usage des mots bantous (rapportés du continent africain), émancipation des femmes en général et noires en particulier, le quilombo ou encore la reconnaissance accordée aux femmes écrivaines noires, les retombées de l’assassinat de Marielle Franco (qu’elle connaissait), politiques d’accès à la littérature pour ne citer que ceux-là. Elle a dédicacé des livres et même pris le temps d’échanger avec nous personnellement lors de la dédicace. C’était gratuit et instructif. J’ai pu enregistrer une partie de la discussion. Je n’avais pas prévu de la publier mais je vais finalement la partager avec vous. Elle est déjà sur mon soundcloud (voir le lien ci-dessous). Ne vous en privez pas. L’enregistrement est ponctué de quelques bruits de circulation automobile et j’en suis désolée. La porte de la librairie était ouverte tellement il faisait chaud et l’établissement a pignon sur rue…. Mais cela ne vous empêchera pas de profiter de ce qui se dit.

interview audio sur mon soundcloud

Deuxième étape : Palabres autour des arts

Je connais cette association depuis 1 an mais j’ai mis plusieurs mois à me décider à y aller. La seule idée qu’il y était question de parler de livres avec des passionnés et des écrivains me bloquait. Vous savez, ce sentiment qu’on ne sera pas à la hauteur parce qu’il nous faudrait avoir avalé une bibliothèque avant… Bref, j’étais intimidée avant même d’y être allée. Heureusement, que j’ai surmonté cette fausse idée en assistant à ma première palabre cet été et ensuite celle du 12 septembre. Et vous savez quoi ? Pas besoin d’avoir lu tous les livres du monde. Il est bien sûr préférable d’avoir lu au moins un des livres au programme, histoire de s’être fait une opinion, savoir de quoi parlent les chroniqueurs et pourquoi pas intervenir quand on donne la parole aux spectateurs. C’est quand même plus sympa. Les œuvres dont il sera question sont communiquées à l’avance sur la page facebook de l’association « Palabres autour des arts ». Ce qui est intéressant c’est qu’il y a toujours un artiste « invité », donc présent, dont une des œuvres est programmée. On peut se la procurer, se la faire dédicacer. On peut aussi simplement échanger avec l’artiste invité ou d’autres participants et pourquoi pas dîner. Pour ces palabres j’avais choisi de lire « Le tango de la haine » d’Ernest Pépin parce que le livre de Gisèle Pineau, l’invitée, n’est sorti que le 5 septembre. Très poétique dans la manière de dire les choses (les amoureux des mots se délectent…) mais je vous préviens, il prend aux tripes. Il est question d’amour passionnel et pour le coup, l’auteur s’en donne à cœur joie. Pour ce qui est de Gisèle Pineau, à défaut de l’avoir lu avant la palabre, j’ai écouté avec beaucoup d’attention son intervention dans l’émission « Danse avec les mots » sur RFI et elle m’a littéralement donné envie d’en savoir plus sur « Le parfum des sirènes ». Évidemment, elle a achevé de me convaincre pendant la palabre ! Pour finir en beauté, sachez qu’après les palabres, on peut déguster de délicieux mets africains dans le restaurant qui accueille l’événement, et c’est ce que j’ai fait !

Je pense être en bonne voie. Je me suis fixée pour objectif de lire au moins 1 livre tous les 2 mois et plus si possible. Ce n’est pas beaucoup mais c’est compatible avec mon rythme de maman parisienne, utile pour nos artistes et la promotion d’une diversité de points de vue plus représentative de la société. Exister par la littérature, le théâtre ou d’autres arts, pourquoi pas ?

D’ailleurs, n’hésitez pas à découvrir l’interview de Madina Guisse sur le blog afrofeminine publiée le 23 septembre. L’auteurpreneure qui nous parle de son projet de littérature jeunesse, de représentativité avec son personnage Néïba. A très vite pour de nouvelles découvertes parce qu’il y en aura. En attendant, bonne lecture à tous!

Afrofémininement vôtre,

Sandgidemad