Lire, lire et continuer de lire !
Il est vrai qu’avec l’avènement des liseuses, le développement de la technologie et ses écrans en tous genres, il semble que nous lisions moins. Moins de temps pour le faire, moins envie, parce que cela nous demande plus de concentration, plus d’investissement intellectuel … bref lire demande plus de nous. Même si je m’entends souvent dire que plus personne ne lit, je fais quand même ce billet de retour aux basiques littéraires.

J’ai sélectionné avec soin et amour quelques lectures qui m’ont beaucoup plu et qui sont écrites par des auteurs que je décrirais, à une ou deux exceptions près, comme étant d’une autre époque que nous gagnerions tous, africains ou pas, à connaître. Je le dis parce qu’à mon avis, ils aident à mieux comprendre l’époque coloniale, notamment les rapports colonisés/colons, et donnent le point de vue des colonisés. On dit souvent que c’est celui qui gagne la guerre qui raconte sa version de l’histoire et ça donne une histoire biaisée et forcément partiale. J’ai donc trouvé intéressant de lire le fabuleux destin de Wangrin de Hamadou Hampaté Bâ dont le personnage est un homme intelligent et rusé qui tire son épingle du contexte colonial.

En tant que jeune femme africaine, je ne vous dis pas combien j’ai trouvé extrêmement valorisant de lire que, même dans un contexte difficile (parce que malheureusement, la colonisation n’a pas été une visite de courtoisie), des hommes et des femmes ont fait en sorte d’améliorer leur quotidien en utilisant leurs neurones aussi. Dans le même esprit, je vous recommande « Amkoullel l’enfant peul ». Pour info, il n’est pas question que de colons et colonisés puisque certaines oeuvres sont plutôt des satires de ces sociétés post-coloniales, avec ses dirigeants tyranniques (c’est le cas du livre « les petits garçons naissent aussi des étoiles » pour ne citer que celui-là).

Certains de ces livres vous feront rire, parfois jaune, vous révolteront par moment… C’est un bouillon d’émotions qui vous attend! Et croyez-moi, aucune liseuse au monde ne peut vous faire vivre les mêmes émotions que celles ressenties quand le duo lecture/imagination se met en marche. Je vous signale quand même ma petite préférence pour Emmanuel Dongala dont j’aime particulièrement l’humour corrosif.

Pour revenir au titre de ce biais, je dirais qu’il me reflète bien parce que je fais partie de ceux qui pensent qu’on ne peut bien comprendre son présent ou aborder son futur si on n’a pas bien compris son passé. Cela me semble nécessaire pour mieux m’orienter, faire les meilleurs choix. C’est une façon de faire que j’applique également dans l’éducation que je donne à mes enfants. Je leur parle de mon histoire, celle de leurs grands-parents ou arrières-grands-parents quand je la connais, pour qu’ils sachent que leur histoire n’a pas commencé quelque part à Paris. Elle a commencé bien avant, bien loin d’ici, et ce n’est ni grave, ni une honte. Au contraire : c’est une richesse ! Je dois bien avouer que l’amour de la lecture n’est pas un acquis chez mes ados pour les raisons mentionnées plus haut, mais je ne perds pas espoir. Au moins un sur deux a déjà lu quelques livres (oui, vous lisez bien, pas des bandes dessinées), en dehors de ceux requis dans le cadre scolaire. Il faut s’accrocher n’est-ce pas ? Au fait, si pour certains d’entre vous, lire n’est pas dans vos habitudes, j’espère vous avoir donné envie de vous y mettre.

Alors, dites-moi, que lisez-vous pour que je sache qui vous êtes ? Quels sont vos basiques, si toutefois vous lisez bien sûr ?

Afrofémininement vôtre,

Sandgidemad