L’ annonce est tombée, le retour à la normale ne sera pas pour tout de suite. Le déconfinement ne sera pas pour tout de suite et nous n’y pouvons rien. Ce qui m’amène au dernier point : Nous sommes vulnérables !

NOTRE VULNERABILITE

C’est bien plus la grande leçon que je tire de ce que nous vivons.

La vulnérabilité des choses précieuses est belle parce que la vulnérabilité est une marque d’existence

Simone WEIL

Une connaissance australienne nous disait que très jeune, sa mère les avait amenés à des obsèques pour qu’ils aient conscience que la mort existait. J’ai grandi en partie dans un pays dans lequel la mort fait partie de nos vies dès le bas âge. On participe aussi bien aux fêtes qu’aux obsèques donc son histoire ne m’a pas particulièrement troublé. Mais après avoir vu les réactions générées par les nombreux décès relayés par les chaînes de télé, j’ai réalisé une chose : pour beaucoup, la mort n’est qu’un concept éloigné. Mourir n’est pas une réalité que l’on affronte si souvent et encore moins collectivement en occident.

Or, naître implique de mourir également. Et, même si ce n’est pas un sujet réjouissant, ça fait partie du cycle. Tout se passe comme si le covid avait fait connaître la mort aux mortels que nous sommes. Hélas non ! Loin de moi l’idée de banaliser la mort ou de fouler au pied la perte d’êtres chers, mais je me demande aujourd’hui si on n’est pas dans un monde tellement aseptisé qu’il refuse d’affronter les réalités qui le dépassent. Peut-être avons-nous besoin de nous approprier aussi cette réalité pour apprécier davantage la vie pour ce qu’elle est, un cadeau et non un acquis. Si nous, adultes ne l’intégrons pas, comment allons-nous préparer les jeunes à cela ? Ça ne veut pas dire que la mort ne nous émouvra plus. Je pense juste qu’on est des êtres plus équilibrés quand on est conscient de l’ambivalence des choses : le oui vs le non, la joie vs la peine, la vie vs la mort. Un des domaines dans lesquels je l’observe est l’éducation. Une amie d’enfance me disait qu’elle est incapable de dire non à ses enfants parce qu’elle ne supporte pas de les voir triste après un refus. Or, un non, qui plus est, pour des choses peu importantes, leur apprend à gérer la frustration et, plus largement, l’interdit et les limites nécessaires à la vie en société. Mais bonne nouvelle, un nuage sombre n’est pas toujours synonyme de pluie… Il y a encore donc encore de l’espoir !


Je terminerai en vous disant que tout avait commencé par un discours au lexique guerrier nous invitant à retourner à l’essentiel et à rester chez nous (repensez au #restezchezvous …) Aujourd’hui on n’est plus en guerre contre le virus mais on doit « vivre avec le virus », tout comme certains, outre – Atlantique, vont devoir vivre avec une défaite, suivez mon regard… Si par les temps qui courent, les choses semblent nous échapper et qu’elles ne s’arrangent pas tant que ça (nous sommes encore confinés), pourquoi ne pas faire un arrêt sur image. Quelqu’un m’a dit qu’il avait hâte que les choses redeviennent comme avant. Est-ce vraiment possible ? Et si nous ne tirons pas de leçons de ce que nous traversons actuellement, comment pourrons-nous mieux aborder la suite des évènements et faire société d’une meilleure manière. Qu’en dites-vous ? Quelle est votre lecture de ce confinement qui perdure et plus largement des évènements que nous vivons ?

Afrofémininement vôtre,

Sandgidemad