Salut chers lecteurs et lectrices,

Je vous souhaite à tous une belle et heureuse année 2020. Je sais que l’usage veut qu’on le fasse en janvier mais je choisis d’aller à contre-courant parce qu’on n’est jamais qu’au 2ème mois de l’année et qu’il nous en reste encore 10 à gérer… Moralité : « On a encore besoin de toute la force, tout l’audace et toute l’énergie nécessaire pour avancer »!

Maintenant que c’est dit, revenons à l’objet de ce billet, les deux évènements qui ont occupé mon week-end dernier. Le premier est la projection du documentaire de Blaise Mendjiwa intitulé : » Le monde racisé du cinéma français » auquel j’ai assisté en présence du réalisateur et le second, est l’Apéraf.

Commençons par le documentaire de Blaise Mendjiwa

le-monde-racise-du-cinema-francais300x419
Il y est question de la place faite aux acteurs et actrices noirs dans le cinéma français, la façon dont on les perçoit, les difficultés qu’ils doivent affronter encore aujourd’hui et la « non-évolution » des mentalités dans ce milieu fermé. Avant d’aller plus loin, je tiens à préciser que la même réflexion est valable pour les acteurs des autres minorités (maghrébins, asiatiques…). Ce documentaire est une succession de témoignages et de faits historiques qui contribuent à expliquer la situation actuelle. On y retrouve des comédiens comme Pascal Légitimus, Aïssa Maïga pour ne citer que ceux-là), des producteurs (Laurence Lascary ou Régis Dubois …), des critiques de cinéma, des historiens … Tout ça, accompagné par la voix off de Blaise Mendjiwa.
Si j’ai bien compris, nous devrions bientôt voir ce documentaire sur Canal+ au moins. Certaines anecdotes racontées par les protagonistes font doucement sourire tellement elles sont grotesques, mais elles méritent d’être racontées par les concernés et sues par le public. C’est la seule manière de faire bouger les lignes. Pour information, ce documentaire n’a pas obtenu la moindre subvention. C’est surprenant, qu’à l’heure où le vivre-ensemble est si fragilisé, les organismes qui ont pour vocation de soutenir les oeuvres dites cinématographiques, ne trouvent pas opportun de soutenir ceux, qui, en plus d’être directement concernés par le sujet, réalisent des oeuvres qui traitent le sujet. On observe le même cas de figure pour le documentaire « Partir », réalisé par Marie-Noëlle Niba qui s’est vu refuser des subventions. Ce qui nous reste à faire, c’est de faire connaître tous ces projets. La diffusion du documentaire était suivie d’une séance de question réponse avec Blaise Mendjiwa, ce qui nous a permis d’en savoir plus sur les coulisses de son oeuvre. Pourquoi n’avoir traité que le cas des acteurs noirs ? Pourquoi si peu de communication autour de cette projection ? Comment a-t-il financé cette oeuvre ? Quel accueil lui ont réservé les protagonistes du documentaire quand il les a sollicité ? Il en ressort que faute de moyens, il n’a pas pu faire un documentaire qui traite de toutes les minorités, ni faire une meilleure communication. Cela dit, il a précisé que les intervenants se sont tous montrés intéressés par ce projet. J’ajouterais qu’un des autres points qui est ressorti de cet échange est que les freins viennent probablement plus des décideurs du milieux du cinéma qui sont issus de milieu et vivent dans des milieux fermés et parfois éloignés de ceux de la population. Constat qui me ramène à l’entretien avec Isabelle Boni-Claveri dont voici le lien: vhttps://afrofeminine.com/2019/11/04/isabelle-boni-claverie-entretien-avec-une-scenariste/. En attendant, lBlaise Mendjiwa est passé sur RFI, à l’émission couleurs tropicales de Claudy Siar, TV5 monde. C’est très bien, mais je pense qu’on aura franchi un cap le jour où ces réalisateurs seront reçus aux heures de grande écoute sur des chaînes comme TF1 ou la 2 voire même récompensés pour leur travail.

C’est l’heure de l’Aperaf!

L’Aperaf est un concept autour de la découverte du monde culinaire africain. Cette fois, le thème était « Entreprendre dans la restauration africaine ». Entre pitch’s, tables rondes, questions réponses public / intervenants et la dégustation, nous avons eu une après-midi bien remplie. Les sujets étaient tellement intéressants que je n’ai pas vu le temps passé. J’y ai retrouvé des visages connus comme celui de Léonide Mbossa qui a pitché son projet Tolya, Nathalie Brigaud Ngoum du blog envolées gourmandes que je vous recommande et des pépites comme Nathalie Schermann, fondatrice de la marque Joe & Avrels, épicerie fine africaine haut de gamme (sa crème de safou est un délice pour le palais !!), Valérie Djoumessi de l’agence Upgrade agency…

APERAF-500x375

Valérie Djoumessi, Nathalie Schermann, Fatou Diarra et Djat Mpayon

Je ne pourrai pas tous les citer mais sachez qu’il y a de la diversité en matière de propositions. Par exemple, aujourd’hui on peut manger des pâtisseries saines et sans gluten avec papilles exotiques de Fatou Diarra, ou manger vegan avec Ndolo touch de la blogeuse Ayaba galbas… C’est typiquement le genre d’évènements qui matérialise l’engagement et l’activité de la communauté afro-descendante dans la société. Ils sont de tous âges, travaillent seuls ou en famille, ont des profils différents, sont originaires de pays différents mais sont unis par cette envie de faire découvrir leur culture avec des produits de qualité. Je précise bien « leur culture » pour ceux qui, dans la sémanrtique, parle de l’Afrique comme un pays alors que c’est un continent, composé de 54 pays. Si certaines valeurs sont partagées par plusieurs pays, la culture varie d’un pays à l’autre, tout comme l’alimentation et la cuisine. Des hommes et des femmes passionnés qui ont commencé à vivre leur rêve et non à rêver leur vie, voilà comment je résumerais mon 1er Aperaf.


Afrofémininement vôtre,

Sandgidemad