Salut mes afroféminines, ou pas

Que diriez-vous d’entamer 2020 en parlant de saveurs? Je vous propose de déposer un instant vos tracas pour vous laisser embarquer dans l’aventure passionante de Léonide Mbossa. Cette jeune entrepreneure est la fondatrice du 1er kit de recettes aux saveurs africaines livrées à domicile. Il me tardait de la rencontrer, tellement son idée me paraissait audacieuse et innovante: cuisiner des plats africains qui soient bons, sains et en beaucoup moins de temps que d’accoutumée. Léonide Mbossa ose bousculer aussi bien les idées reçues sur les aliments / plats afro-caribéens que les façons de les cuisiner. Dans l’univers Tolya, l’igname et le gombo sont de belles opportunités de partager un moment agréable. Régalez-vous, commentez et surtout ne passez pas à côté de la surprise que Tolya réserve à nos lecteurs et lectrices en fin d’article!

Sandgidemad. Qui est Léonide Mbossa ?

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C’est moi ! (Rires). Je suis la fondatrice de TOLYA open & cook, le 1erkit recettes prêt-à-cuisiner inspiré par les saveurs africaines. Je suis passionnée par les saveurs et les aliments bruts et aussi mère de 2 jeunes enfants. J’ai pour ambition de casser les idées reçues sur les cuisines africaines en travaillant sur les produits et en facilitant leur consommation au quotidien. Je souhaite faire évoluer le regard sur les gastronomies africaines mais aussi faire évoluer les propositions autour des plats composés de produits africains.

Sandgidemad. Je crois savoir que tu n’étais pas du tout dans le domaine culinaire mais plutôt responsable d’appel d’offre dans le privé. Pourquoi passer de la sécurité du cdi à l’entrepreneuriat et pourquoi le culinaire?

J’ai effectivement travaillé pendant 13 dans 2 multinationales et occupé successivement les postes d’assistante chef de projets, chef de projets puis responsable marches et projets marketing et commerciaux. La vie est surprenante et disons que la facilité n’a jamais fait partie de mon parcours (Rires). Mon passage du CDI à l’entrepreneuriat s’est fait quasiment par la force des choses. C’est comme si les étoiles s’étaient alignées pour me pousser à mettre les pieds dans cette aventure passionnante.
Pour la petite histoire, je pense que l’envie d’entreprendre remonte à bien loin. J’ai récemment retrouvé un vieux carnet de notes (de 2009) et j’y ai lu, avec sourire, des notes que j’avais prises sur la création d’un magazine qui parlerait aux femmes noires vivant en France, un mélange entre lifestyle, préoccupations du quotidien, sujets sociétaux et parcours inspirants. Et je peux remonter encore plus loin que ça dans mes idées d’entrepreneuriat. Je dis ça parce que j’ai l’impression que ce n’est pas un hasard pour moi. C’est un long cheminement intérieur qui a (enfin) fini par s’extérioriser et se matérialiser. Après la fin de mon CDI, j’ai commencé à me questionner sur mon avenir professionnel, reprendre un travail, me lancer dans l’entrepreneuriat ? Après réflexion, je me suis que c’était l’occasion de se lancer, de créer une activité.
Pourquoi le culinaire ? Effectivement j’étais bien loin de l’activité culinaire en tant que métier pendant mes années de salariat mais elle faisait partie de mon quotidien privé. L’univers culinaire s’est finalement imposé à moi car il réunissait plusieurs de mes intentions. J’avais envie de parler aux femmes, de faciliter le quotidien des femmes qui travaillent, de contribuer à alléger leur charge mentale. Quand on est une femme, quel que soit notre statut social et le salaire qu’on gagne, c’est souvent à nous qu’on demande « qu’est-ce qu’on mange ce soir ? J’avais envie de contribuer à valoriser les richesses africaines, de montrer les bons côtés des cultures noires. Je voulais aussi une activité qui procure des moments de plaisir aux gens, qui leur fait découvrir de nouvelles choses.  Créer à partir d’idées, de sensations, de matière. Et cela correspondait aussi à ma nouvelle vie de mère, soucieuse de donner la meilleure alimentation possible à mes enfants, en privilégiant des aliments frais, des aliments sains. Ces soucis là intégraient les aliments africains que je consommais régulièrement.  J’ai donc fait un mix de tout ça pour arriver à TOLYA.
Au-delà de mes intentions, j’y ai vu aussi l’opportunité économique pendant ma phase de veille concurrentielle et d’analyse de marchés. Les modes de vie et les attentes des consommateurs en matière d’alimentation ont beaucoup évolué ces dernières années. De nouvelles offres ont ainsi vu le jour afin de répondre à ces attentes et proposer de nouvelles expériences. En ce qui concerne le marché du prêt-à-cuisiner, je ne voyais rien autour des produits africains. Je me suis dit que c’était l’occasion de proposer une alternative en termes de saveurs.

Sandgidemad. Entrons dans le vif du sujet! Que signifie tolya ?

TOLYA signifie « Manger » en lingala (la plus belle langue du monde), ma langue maternelle. L’expérience TOLYA c’est la découverte ludique de nouvelles saveurs autour des produits et gastronomies africaines.

TOLYA c’est la découverte ludique de nouvelles saveurs autour des produits et gastronomies africaines

Sandgidemad. Comment fonctionne le kit? Qu’est ce que je reçois à mon domicile quand je passe commande ?

L’offre fonctionne sous la forme d’une box par abonnement hebdomadaire, sans engagement. Tout se passe en ligne, sur le site www.tolya.fr Les kits sont vendus entre 63 et 80 € pour la formule 2 personnes et entre 72 et 118 € pour la formule 4 personnes. Le fonctionnement est très simple :
1 : Vous choisissez votre formule et les recettes qui vous donnent envie
2 : Vous recevez votre kit à domicile avec les recettes et les ingrédients déjà dosés
3 : Vous cuisinez en suivant les indications des fiches recettes détaillées
Chaque kit contient : Les fiches recettes détaillées qui comportent, outre les ingrédients et le pas à pas, des informations nutritionnelles ainsi qu’une « story » sur un des aspects du plat (un des produits, l’origine du plat si on est sur une recette tradition, l’inspiration…). A travers ces différentes informations, je veux donner au client plusieurs niveaux de lecture pour qu’il apprenne des choses et qu’il passe un bon moment en cuisine et à table grâce à TOLYA. Tous les ingrédients déjà dosés, (à l’exception des indispensables tels que l’huile, le vinaigre, la moutarde…) nécessaires à la préparation des recettes : les légumes, les fruits, les céréales et autres accompagnements, les viandes et poissons, laitages, les herbes fraîche et les mélanges aromatiques.

Un guide d’accueil pour vous accompagner dans les premiers pas avec TOLYA, vous donner des instructions et recommandations pour une expérience optimum. Des cadeaux de temps en temps.
Chaque semaine, ce sont 5 nouvelles recettes afro-fusion et traditionnelles que nous vous proposons, ce sont des produits de qualité que nous vous livrons avec le plus grand soin pour vous faire découvrir de nouvelles saveurs et passer de bons moments en cuisine.

 

Je pense qu’il faut d’abord aimer ce que nous sommes, aimer nos produits et ne pas s’excuser pour nos spécificités 

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Une offre spéciale vous attend. Ça se passe à la fin de cet article!

Sandgidemad. La nourriture africaine souffre d’une certaine méconnaissance et de pas mal d’à priori (lourdeur des plats, odeurs …) Comment penses-tu que l’on puisse faire évoluer ce constat ?

Les cuisines africaines sont en effet empreintes de clichés. Mais à qui la faute ? Je pense qu’il faut d’abord aimer ce que nous sommes, aimer nos produits et ne pas s’excuser pour nos spécificités. Nous, afro-descendants, devons être les ambassadeurs et porte-parole de nos cuisines. Les épices, les plats en sauce, les braisés, le fait de manger avec les doigts, tout cela partie de nos gastronomies. J’ai récemment vue une vidéo sur les réseaux sociaux qui montre une scène d’un dîner avec Serge IBAKA, célèbre basketteur américain originaire du Congo montrant à ses invités comment manger le kwanga (pâte de manioc fermenté) et la sauce d’arachide avec les doigts. C’est ce genre d’image qui contribue à véhiculer une image très positive, valorisante des cuisines africaines. Nous devons raconter des histoires, mettre en scène, informer le grand public pour construire les légendes qui se transmettront.

Nous voulons proposer un nouveau regard sur les produits africains et caribéens, les sortir des plats traditionnels, des modes de préparation habituels

Sandgidemad. Est-ce qu’on peut innover avec des produits dits africains ou afro-caribeens comme l’igname ou la banane plantain et en quoi Tolya innove par rapport à ce qui est proposé en termes de plats afro-caribeens?

Bien sûr qu’on peut innover avec ces produits et cela peut s’exprimer de différentes manières. Depuis quelques années de nouveaux produits ont été créés et mis sur le marché. Il y a notamment des produits d’épicerie prêts-à-consommer et qui apportent de la nouveauté dans l’univers culinaire afro-caribéen en France. Je pense notamment à la marque Joe & Avrel’s qui propose par exemple une tartinade à base de safou, un aliment que l’on trouve en Afrique centrale et qui est généralement consommé entier après cuisson.  Les propositions africaines ou caribéennes sont généralement des spécialités régionales ou locales. Et on aime ces spécialités mais l’offre n’est pas assez diversifiée, pas assez audacieuse. Il y a toutefois des exceptions, comme notamment la cantine restaurant BMK.  Généralement, pour tester de nouveaux plats, goûter de nouvelles associations de saveurs autour des thématiques afro-caribéennes, il faut faire appel à un Chef à domicile. L’innovation que nous proposons se traduit par de nouveaux usages mais aussi TOLYA met en avant de nouvelles façons de consommer les produits afro-caribéen à la maison. Les recettes permettent de cuisiner l’igname, le tubercule de manioc, la banane plantain, le gombo, ou encore l’aubergine africaine de différentes façons, ce qui élargi considérablement le champ des possibles. Nous voulons proposer un nouveau regard sur les produits africains et caribéens, les sortir des plats traditionnels, des modes de préparations habituelles.
C’est donc un travail de recherche, de tests que nous réalisons afin de créer des recettes, accessibles à tous et qui apportent quelque chose de nouveau et d’agréable en bouche. Les chefs sont aussi en première ligne sur cette question d’innovation ou de nouvelles propositions gustatives.

Je pars du principe qu’une alimentation saine, variée et équilibrée peut tout à fait rimer avec cuisines africaines et caribéennes

Sandgidemad. Tu as choisi de travailler avec une nutritionniste pour la composition de tes menus. Est-ce le reflet d’un besoin de consommer « bien » ou seulement un désir de rassurer des consommateurs de plus en plus exigeants ? Peut-être les 2 ?

J’ai choisi de travailler avec un médecin nutritionniste pour bénéficier d’une expertise technique sur les aliments afin d’introduire cette notion de nutrition, trop peu présentes lorsqu’on parle des cuisines africaines ou caribéennes. Je pars du principe qu’une alimentation saine, variée et équilibrée peut tout à fait rimer avec cuisines africaines et caribéennesMais nous l’avons évoqué plus haut, les cuisines africaines souffrent de plusieurs clichés dont le fait qu’elles ne seraient pas digestes ou trop grasses. Travailler avec un médecin nutritionniste permet de « démontrer » le contraire et de dire par des informations qualitatives tous les bienfaits des produits africains et caribéens. Sans aller jusqu’à une alimentation-santé, je pense que la nourriture doit être notre allié et non notre ennemi, qu’elle doit nous faire du bien.
Cela reflète mes préoccupations au quotidien : je fais attention à ce que mange, je privilégie les aliments bruts, je varie mon alimentation, j’évite les produits ultra transformés. Et cela répond aussi aux attentes des consommateurs qui se préoccupent davantage des effets de l’alimentation sur leur corps, qui tendent à mieux manger, à s’informer. C’est un constat global sur la nécessité de mieux manger pour préserver son capital santé et de donner les informations aux consommateurs pour qu’ils fassent des choix éclairés. Mieux manger c’est faire l’effort de s’interroger sur ce qu’on va mettre dans notre assiette.

Sandgidemad. Le mot de la fin?

Je te remercie pour la tribune que tu me donnes et qui me permet de parler de TOLYA. Le début d’année est souvent synonyme de résolutions, d’intentions et de nouvelles. Alors je ne vais pas y couper. Je t’annonce que les kits sont commercialisés depuis le vendredi 25 janvier sur le site (actuellement en version bêta), avec 20 % de remise sur la 1èrecommande et de superbes cadeaux, à porter et à déguster. Et pour tes lecteurs, ce sera 20 % de remise sur la deuxième commande également. Rendez-vous sur www.tolya.fr !

Fin de l’interview

Je ne sais pas pour vous mais cet échange m’a autant mis l’eau à la bouche qu’il a redynamisé ma perception de nos plats. Il m’a sorti de ma petite routine culinaire et m’a remis en question. Est-ce que j’ai du mal à présenter certains aliments du fait de leur odeur par exemple? Ou encore est-ce que je suis à l’aise avec le fait que l’on prépare certains aliments autrement que j’ai toujours vu ou suis-je ouverte à l’innovation en la matière? Et vous, que vous a inspiré cette interview? A-t-elle soulevé de nouvelles questions? Ici le lien du billet que j’ai publié suite à la dégustation Tolya en décembre dernier contenant quelques photos: https://afrofeminine.com/2019/12/02/mon-experience-tolya-une-affaire-de-gout/
N’oubliez pas, les lecteurs/trices du blog afrofeminine bénéficieront de 20% de remise sur leur première commande de kit  ainsi que sur la 2 deuxièmes. Pour en profiter, taper le code promo: AFJANVIER. Bon’appetit et à très vite pour un nouveau portrait, une nouvelle histoire!

Afrofémininement vôtre!

Sandgidemad