Hello chers Afroféminines, ou pas….

Vous l’aurez peut-être deviné, on va parler du salon de l’agriculture qui s’est tenu du 24 février au 4 mars dernier à Paris. Certains y sont allés pour admirer la beauté des vaches normandes ou déguster un délicieux jambon d’Aoste mais en ce qui me concerne, cette année, c’était une une toute autre affaire! J’ai appris de façon fortuite que des pays africains y seraient représentés (je ne le savais pas les années antérieures) et j’ai eu envie de voir leurs stands. Et vous savez quoi? Je n’ai pas été déçue! J’aime autant vous prévenir que je fais le choix ici de déposer, le temps de l’article, mon sens critique pour me focaliser sur les points positifs qui ont retenus mon attention. Critique positive oblige!

Sénégal, Mali, Côte d’Ivoire, Nigéria, Congo Brazzaville pour ne citer que ceux-là, étaient de la partie et ont mis en avant leur pays de façon toute à fait noble. Je surligne le verbe être parce que leur présence à elle seule, représente beaucoup. Etre présent dans ce genre d’événement donne l’opportunité à nos pays:
– d’être visibles autrement que dans une posture de receveur de dons et aides
– de se positionner comme des acteurs économiques, détenteurs d’un savoir faire à part entière, qui a toutes ses chances de trouver un public en dehors de ses frontières
– de développer de nouveaux partenariats et redéfinir les rapports entre pays
La liste n’est pas exhaustive…. vous pouvez l’étayer!

En ce qui me concerne, il s’agissait plutôt d’un salon d’Africulture. Tout d’abord, J’ai apprécié la présence de ces pays même s’il sont loins d’être représentatifs d’un continent qui compte plus d’une cinquantaine de pays. Au delà de l’ambiance festive qui régnait à l’entrée de ce pavillon, j’ai noté les efforts en matière d’esthétique, de superficie des stands (espace très important pour certains pays) et de diversité des produits.
La Côte d’Ivoire nous a embarqué dans la visite d’une mini forêt tropicale, mettant en avant ses palmiers et bien évidemment ses noix de palme, plusieurs aquariums dans lesquels on pouvait observer des poissons chat, des tilapias et des escargots. Le pays, 1er producteur de cacao au monde, n’a pas manqué de présenter de belles cabosses de cacao ainsi qu’une fontaine de chocolat qui n’a pas laissé les visiteurs indifférents.

Le Sénégal avait 400 mètres carrés de stand (soit 100 de plus que l’année précédente d’après le magazine sénégalais en ligne « Le soleil online »), dont une partie réservée à la dégustation de mets locaux (le tchep bou djen entre autre). Cette année, les autorités ont mis un point d’honneur à améliorer la qualité de l’emballage des produits exposés.

Quant au Congo (Brazzaville), pour sa 1ère participation, il a mis en avant les produits tels que la canne à sucre, le miel et le fruit de la passion dont une dégustation était offerte. Une partie du stand était également aménagée pour la dégustation de plats nationaux comme le saka-saka (feuilles de manioc cuites à l’huile de palme/riz /bananes). Impossible de quitter le stand sans goûter aux sorbets aux fruits sauvages beaucoup moins connus en dehors du pays tels que les ntsui-téké et les malombos. Sorbets qui ont d’ailleurs trouvé leur public et bien plus encore…

Je ne sais pas si vous vous êtes déjà rendus au salon de l’agriculture de Paris. Si non, je vous encourage vivement à y aller. Ce sera peut être l’occasion de découvrir de nouveaux produits, saveurs ou tout simplement de parler avec des producteurs, des entrepreneurs locaux. Des personnes qui, de façon active et concrète, participe à l’économie de leur pays. J’ajouterai que notre présence est un encouragement non négligeable pour eux, du moins c’est le son de cloche que j’y ai reçu.

L’importance de l’encouragement par la présence est un point essentiel que je retiens de ce 55 ème salon de l’agriculture. Bien évidemment, faire plus ne sera pas de tout refus. Cette cession d’Africulture a également piqué ma curiosité sur l’existence de salon de ce type sur le continent et j’en ai trouvé 2 exemples:
– Le salon international de l’agriculture et des ressources animales (SARA) qui est une biennale qui se tient à Abidjan en Côte d’Ivoire. Cet événement rassemble 3000 exposants et accueille 210 000 visiteurs
– Les journées agro-alimentaires organisées par la fédération nationale des industries agro-alimentaires et de transformation du Burkina Faso (FIAB). Il y en a certainement d’autres…
Pour finir, je formule le vœux que ce genre d’initiatives se multiplient sur le continent africain, étant donné que le continent renferme 60 à 65% des terres arables inexploitées au monde. C’est dire l’importance que l’agriculture peut jouer dans le développement du continent et pourquoi pas dans la construction identitaire de nos enfants? J’ai également hâte de revoir les pays que j’ai vu au salon cette année et davantage l’année prochaine. Alors je vous donne rendez-vous l’année prochaine à Versailles ou un jour prochain, dans un salon africain (l’espoir me fait vivre). Ah, j’oubliais: »en compagnie de vos petits loups s’il vous plaît!! »

Afrofémininement vôtre!

Sandgidemad