Avez-vous vu le film Divergente de Neil Burger?
Ce film dresse le portrait d’une société divisée en 5 clans: les Audacieux, les Érudits, les Altruistes, les Sincères et les Fraternels. Chaque individu doit choisir son clan.
Si je devais classer Sylvia dans un clan, ce serait sans hésiter le 1er. Une « Audacieuse », voilà l’impression qu’elle m’a faite. Je trouve son parcours tant atypique que riche. Loin de tout dire sur Sylvia, cet interview vous donne un aperçu de son temperament et son potentiel. Trêve de bavardage, je vous laisse la découvrir…

Pourrais-tu te présenter en quelques mots ainsi que ton activité professionnelle ?

Je m’appelle Sylvia Mbemba. Je suis d’origine congolaise (Congo Brazzaville) et je suis en Angleterre depuis près de 17 ans. Mon travail est dédié à l’épanouissement économique et professionnel des gens. Je suis recruteur et entrepreneur. J’ai été fondatrice et propriétaire d’une agence de recrutement dans les secteurs industriels et scientifiques pendant près de 7 ans. J’ai également été fondatrice et dirigeante d’un programme d’accès à l’emploi pour les jeunes en partenariat avec les universités pendant près de 6 ans. Actuellement, je suis conseillère/consultante auprès de multinationales. Pendant mon temps libre j’adore lire, faire de la voile quand je peux et faire de longues balades en pleine nature.

Quel est ton parcours académique ?

Je me suis spécialisée dans les sciences dès le lycée et je suis sortie de l’université avec un diplôme d’ingénieur en électronique et informatique industrielle.

Je note que ta profession est différente de ta formation académique.
Quelles circonstances t’ont conduites à faire ce choix ?

Deux choses :
1. Ma passion pour l’émancipation économique des gens
2. L’entrepreneuriat pour la liberté professionnel qu’il m’apporte.

En France, la création d’entreprise décourage souvent les gens de par la lourdeur administrative et parfois même le coût financier. Parles-nous de ton expérience en la matière au Royaume Uni ?

L’administration est très légère en Grande Bretagne. J’ai créé ma première boite en 2009, via un service en ligne en 48h et ma deuxième boite en 2015, via mon comptable, en une semaine. C’est facile et très rapide ici.

Quels étaient tes challenges et comment as-tu mené ta barque ?

L’instabilité financière et la solitude de l’auto-entrepreneuriat sont les plus gros challenges, à mon avis. Avoir un but autre que financier dans ce qu’on fait aide dans les moments difficiles. Je pense que ma ténacité, mon appétit pour l’apprentissage et ma nature un peu candide m’aident énormément.

Qu’est ce qui t’a permis de te faire connaître ?

De la créativité et mon engagement à me bâtir une réputation. En d’autre termes, j’ai utilisé les réseaux de communication classiques (téléphone, réseaux sociaux, emails, networking) mais j’ai été créative sur la manière d’attirer et de garder l’attention de mon audience. Mon engagement vis-à- vis de ma réputation fait que je suis perfectionniste dans mon travail. On reste un peu plus longtemps dans la mémoire des gens, quand on produit du bon travail.

Qu’as-tu appris de cette expérience sur toi d’abord en tant que femme/ professionnelle?

J’ai appris que l’intuition féminine est puissante dans les affaires et que mon travail est lié à ma mission spirituelle.

Serait-il juste de dire que les anglais sont très tournés vers l’auto-entrepreneuriat? Si oui, comment cela se manifeste-t- il dans la société?

En tout cas c’est une réalité que je vois souvent. Je généralise peut être mais les Britanniques aiment être maîtres de leur destinée. Ils travaillent facilement en indépendants pour la liberté, pour les meilleures rémunérations, pour
l’opportunité d’investir indépendamment pour leur retraire. Je pense qu’il y en a beaucoup qui ont vu des britanniques investir dans des propriétés en France, en Espagne etc…

A ton avis, il y a t-il une raison qui explique cela dans cette société?

Ce serait spéculation de ma part de donner un avis la dessus, je pense.

Quels avantages y vois-tu ?

Le système est flexible, on a plus d’options de réussite, et c’est pas trop mal.

Je crois savoir que tu interviens dans des établissements pour parler des sciences. Peux-tu nous en dire plus (comment cela est-il arrivé / les raisons de cette action et tes motivations)?

Je suis Ambassadeur STEM (Science Technology Engineering Mathematics) volontaire. Un ancien ami m’a encouragé à le faire et ça n’a pas été difficile de me convaincre. La science est à la base de ce qui soutient nos trains de vie, et apprendre à comprendre la science, quel que soit ce qu’ont fait plus tard dans la vie, est un art sportif important pour la cervelle.

Quel constat fais-tu de l’entrepreneuriat par les personnes d’origine africaine aux Royaume Uni? Est-ce bien développé? Quels sont les points forts et ceux à améliorer par exemple? Dans quels domaines se lancent-ils?

La communauté d’entrepreneurs Africains grandi, elle est très diversifiée dans les activités, de la technologie à l’alimentation en passant par l’art. Je pense que l’on a encore du travail à faire sur l’accélération des entreprises, issues des communautés Africaines, sur les marchés internationaux et sur la durabilité des entreprises en général.

Un conseil ou des conseils pour ceux qui auraient des velléités à se lancer dans l’auto-entrepreneuriat ?

Lancer vous simplement, utilisez ce que vous avez ou vous êtes. Vous échouerez sûrement sur des projets et des démarches et c’est tout le but. Comment apprendrait-on sinon. L’auto-entrepreneuriat c’est une sorte d’école de rue, l’école de commerce vous donne des outils mais c’est la pratique qui vous façonne et personne ne peut courir à
votre place…

Si vous êtes comme moi, vous l’avez compris: » Personne ne peut courir à votre place« !
Merci à Sylvia d’avoir partagé avec nous son expérience.

Retrouvez bientôt la version audio plus étoffée de cet interview sur votre blog afroféminine….

Afrofémininement vôtre,